Le Bhoutan, petit royaume de 750.000 âmes niché au cœur de l’Himalaya est aujourd’hui connu pour le Bonheur national Brut (B.N.B).

Derrière l’histoire romantique d’un roi souhaitant le bien être de son peuple se trouve l’élaboration technique d’un modèle de développement alternatif avec son indice et ses critères d’évaluation.

Toutes les politiques publiques du pays avant d’être adoptées doivent être soumises à un test de compatibilité avec le bonheur national brut. Elles doivent avoir au minimum un effet neutre ou un effet positif dans chacun des domaines pour être jugée favorable au BNB. En cas d’impacts négatifs ou incertains elle est estimée incompatible avec la philosophie du pays. Ainsi le Bhoutan n’a pas rejoint l’OMC car incompatible avec la philosophie nationale.

En quelques décennies le pays a fait un gigantesque bond en terme de développement : constructions d’infrastructures en 1962 puis en 1971 priorité à l’éducation et au développement rural. Ce n’est qu’au cours des années 2000 que la notion de BNB est théorisée par le Centres d’Etudes Bhoutanaises. Allant de 0 à 1 cet indice est censé mesuré le bonheur de la population.

Tous les 5 ans une enquête nationale vise à mesurer le niveau de satisfaction des Bhoutanais. L’indice est ainsi passé de 0.743 en 2010 à 0.756 en 2015.

Selon M. Tshering, habitant de Thimphu capitale du Bhoutan

« Le BNB est un chantier en construction, cela nous a vraiment aidé dans nos politiques de développement. Au moins nous avons une idée de la direction que nous voulons prendre ».

A quand en France un gouvernement prônant la politique du BNB ?

JMA  2016   Extraits d’un article écrit par Hélène Ferrarini sur Socialter avril 2016.

Hélène Ferrarini, journaliste, a participé au débat des journées découverte en novembre 2015 qui a suivi la projection du film « Sacrée croissance ».

Voir l'article complet sur www.socialter.fr

« Le prix Nobel de la paix attribué le vendredi 10 octobre 2014 à Kailash Satyarthi – récompensé aux côtés de la jeune Pakistanaise Malala Yousafzai – a surpris l’intéressé comme l’ensemble des Indiens qui ne le connaissent guère. Agé de 60 ans, il apparaît comme un militant discret de la lutte contre le travail des enfants, un fléau qui est encore loin d’avoir disparu en Inde et qui entache son image de pays émergent candidat au statut de grande puissance.

 Né dans l’état du Madhya Pradesh (centre de l’Inde), M.Satyarthi est un ingénieur électricien de formation. Il dirige depuis 1980 l’ONG qu’il a fondée,  Bachpan Bachao Adalan (« Mouvement pour sauver l’enfance »), mobilisée pour arracher les enfants aux griffes du travail forcé. Il aurait ainsi sauvé 82 000 enfants de l’exploitation, selon les chiffres fournis par l ‘ONG.

 Disciple de Gandhi, M.Satyarthi est également coutumier des marches visant à sensibiliser le public à sa cause. La réalité du travail des enfants a toujours été une source d’embarras pour l’Inde dans les forums internationaux, notamment dans les débats autour de la Convention des Nations-unies sur les droits de l’enfant (1989).

New Delhi a ratifié ce document en 1992, mais en l’assortissant d’une clause affirmant que la fixation d’un âge minimal pour le travail des enfants n’était « pas praticable » au regard des conditions socio-économiques alors en vigueur dans le pays.

Des progrès s’observent cependant puisqu’un projet de réforme, initié il y a deux ans, tient pour « illégal » tout travail des enfants de moins de 14 ans et proscrit celui de la tranche 14-18 ans dans des activités « dangereuses ».

Le durcissement de la réglementation a permis de faire chuter le nombre des enfants employés (entre 5 et 14 ans) de 12,5 millions à 4,9 millions selon les chiffres officiels de New Delhi. Mais selon les experts, ces chiffres sont sous-évalués et on constate que 43 millions d’enfants (5-14 ans) ne sont enregistrés ni dans un emploi, ni à l’école, ce qui fait d’eux un réservoir de travailleurs potentiels ou déjà bien réels. »

 d’après Le Monde du 18-10-2014  JF Caperan